Parle Dr. Heather E. Lorimer (Professeurassistant, Génétique, Université d'état de Youngstown)
Tousles éleveurs félins ont une idéedes dangers de la consanguinité.
Nousavons tous entendu parler desrésultats tragiques du couplage de gènes récessifs dangereux (et nombre d'entrenous les avons constatés).
Unefaçon d'éviter de faire ressortirdes allèles récessifs dangereux est de marier des chats aussi peu apparentésque possible. D'un autre côté, la lignée avec laquelle on fait cet outcross peut porter l'allèle même qu'oncherche à éviter.
›Lesystème immunitaire de tous lesanimaux dépend totalement de la diversité génétique. Il y a schématiquementdeux types de réponses immunitaires : leslymphocytes B (fabriquent les anticorps) etles lymphocytes T (détruisent les cellules tumorales ou infectées). Abien des égards, ces deux systèmessont identiques et très spécifiques;une cellule fabrique uniquement un type d'anticorps ou reconnaît et détruitseulement un type de cellule dangereuse.
›Leplus surprenant dans ce système,c'est que pour chaque type d'infection ou chaque cancer auxquels l'animal peutse trouver confronté, ily a déjà, dans le corps de l'animal, une cellule spécifique à cette infectionou ce cancer. Cela signifie apparemment qu'il y aprobablement, chez tous les animaux adultes, des millions de gènes qui encodentchacun un anticorps ou un récepteur de surface des cellules. Le problème, c'estqu'il n'y a pas la place matérielle pour un tel nombre de gènes sur leschromosomes. En fait, les cellules du systèmeimmunitaire n'ont pas des gènes complets pour fabriquer les anticorps ; au lieude cela, il y apleins de petits segments de gènes que lescellules découpent et assemblent pour faire un gène complet. Les cellules dusystème immunitaire sont les seules cellules qui altèrent leur propre ADN.
›Exemple de sensibilité à une maladie causée par un manque de diversité génétique: Les programmes de croisements desguépards en captivité ont été mis à mal par des tailles moyennes des portéesfaibles et une mortalité infantile élevée. StephenJ. O'Brien et ses collègues ontétudié le problème des guépards dans un article publié en mai 1986, dans unnuméro du ScientificAmerican. Ils ont découvert que lesguépards sont presque génétiquement identiques - si identiques que des animauxnés à plusieurs milliers de kilomètres l'un de l'autre, ne rejetaient pas desgreffes de peau mutuelles (ce que l'on observe normalement chez les vraisjumeaux). A un moment de son histoire, la population de guépards doit avoir étéréduite à si peu d'individus que leur diversité immunologique a été perdue, et,de la sorte, ces grands et beaux félins sont en danger d'extinction.
›Nous,en tant qu'éleveurs félins, devons protéger nos magnifiques compagnons d'un teldestin. Nous devons prendre garde à ne pas "fixer" uneimmunodéficience quand nous nous efforçons de "fixer" un type.Heureusement, ce n'est pas difficile. Quand vous cherchez à sélectionner uncaractère pour vos chats, comme la taille ou le placement des oreilles,utilisez plus d'une source. Souvenez-vous que vous ne perdrez pas en type dansun outcross, à moins que le chat avec lequelvous outcrossez manque de type.
›Etle plus important, soyez attentifsaux signes d'alerte d'une consanguinité excessive. Ils sont :
›Une baisse de fertilité des mâlesou des femelles.
›Des portées constamment de petitetaille (un ou deux chatons).
›Des asymétries, des mâchoires malalignées, des nez crochus, des placements d'yeux irréguliers.
›Des apparitions régulières decancers chez des jeunes chats.
›La perte d'une large proportion dechats à cause d'une maladie donnée. Si la moitié d'une portée de chatons oud'un groupe d'adultes décède des suites d'une seule infection, il n'y a pasassez de diversité immunitaire dans votre lignée.